samedi 13 novembre 2010

Mon frère, l'enfant nostalgie.

Gustav Mahler - Symphonie n°5 

Il a six ans peut-être sept, on dit de lui qu'il est un Mozart du vingtième siècle en puissance. Haut comme trois pommes, il se tient debout, sous les feux des projecteurs, face à un public d'or et déjà conquis. Son visage lisse, dépourvu de toutes formes d'émotion lui donner l'air serein. Pourtant, la peur est belle et bien là, à l'intérieur, elle lui étrangle la gorge. Une note de piano retentit derrière lui, il prend une profonde inspiration. Ce petit garçon n'en est plus un, l'enfance et l'insouciance qui l'accompagnait appartiennent désormais au passé. Il sait, que la voix d'ange qui est à la sienne, qu'on ne cesse d'acclamer et d'applaudir de part l'Europe ,un jour, disparaitra comme une flamme soufflée par le vent. Il a six ans peut-être sept, le regard empreint de nostalgie, un pied dans le monde des adultes, le cœur lourd de désillusions. En dépit de tout ça, courageux comme personne, il est là, devant ces gens qui tôt ou tard l'oublieront et chante comme si sa vie en dépendait, comme si c'était la dernière fois.   

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